Intervention Conseil municipal 25 juin 2013

conseil municipal

Intervention suite à la délibération 98 sur la dénomination du boulevard Abdenbi Guemiah dans le quartier Université et de la rue de la cité blanche dans le quartier du Chemin de l’ile

« Abdenbi a été abattu de sang froid parce qu’il a commis le crime d’être jeune et arabe. »avait déclaré François Autain alors secrétaire d’état chargé des travailleurs immigrés au sein gouvernement de Pierre Mauroy.

Ce Soir en donnant le nom Abdenbi Guemiah à une artère située dans l’axe Seine Arche nous nous tournons résolument vers l’avenir tout en assumant le passé, nous inscrivons à tout jamais cette page tragique dans la mémoire collective de Nanterre.

Et cela est important pour trois raisons :

D’abord pour rendre hommage au cofondateur de l’association  Gutenberg, Abdenbi Guemiah qui se battait à l’époque pour dénoncer les conditions de logement et de vie indignes des « transits ». Rendre hommage a sa famille et a ses amis, qui durant 30 ans ont porté le deuil, et qui ont fait un travail formidable de mémoire, en récoltant les souvenirs des anciens habitants de la cité blanche, aujourd’hui pour certains vivant encore à Nanterre d’autres vivant ailleurs, et même dans d’autres pays, et je vous invite vivement à aller faire un tour sur leur blog, tenu de manière remarquable.

Ensuite avec la dénomination de la rue de la Cité Blanche, pour graver dans le paysage urbain, qui de jour en jour se mue et s’améliore en effaçant des lieux d’histoire de Nanterre qu’ont été ces cités dortoirs, ces cités de transits, ces bidonvilles et qui font partie intégrante de l’histoire de notre ville et qui abritaient de nombreux immigrés venus essentiellement du Maghreb, pour travailler et reconstruire notre France, pour ne pas oublier ces habitats indignes loin des regards, longtemps ignorés du reste de la population , c’est aussi ce soir les réhabiliter.

Et enfin, « se remémorer le passé c’est construire l’avenir », pour retenir dans notre mémoire collective l’acte raciste odieux dont a été victime Abdenbi Guemiah dans un de nos quartiers , dans notre ville, comme de nombreux jeunes de cette génération dans le début des années 80, qui ont été aussi à l’origine de la marche pour l’égalité et la fraternité dont on célébrera les 30 ans en octobre prochain, une marche à l’époque pour dire stop à la stigmatisation dont les étrangers faisaient l’objet dans les quartiers populaires, et qui menait à l’irréparable.

Mais au-delà de l’émotion et de la fierté de participer à ce geste symbolique, il nous faut aujourd’hui plus que jamais alors que dans son rapport annuel, la commission nationale consultative des droits de l’homme met en exergue une augmentation de 23 % des actes et des menaces à caractère raciste, en appeler à la vigilance.

La semaine dernière encore des jeunes femmes à Argenteuil ont été victimes de la banalisation de l’intolérance. Il faut faire acte de résistance et refuser cette banalisation et que toute forme de rejet soit dénoncée.

Ensemble à Nanterre et ailleurs nous devons inlassablement prôner la différence, le respect d’autrui et le vivre ensemble.

Le groupe des élus socialistes votera favorablement cette délibération.

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