Journée mondiale de l’état d’urgence environnementale : « Nous avons le pouvoir de changer les choses »

Membre du collectif Act Now, je suis signataire de cette tribune parue dans Marianne le 16/07/2020

« Les catastrophes écologiques ont fait progresser la prise de conscience de l’opinion publique. Une nouvelle génération réclame son droit à exister dans un Monde préservé et à préserver ce Monde. Comment ne pas entendre son appel ? », questionne le collectif ACT NOW, pour la Journée Mondiale de l’état d’urgence environnementale et climatique.

ACT NOW a été initié en 2019 avec « l’Institut du Sport et de l’alimentation Végétale (INSAVE) », pour soutenir l’Australie meurtrie par les incendies, et plus largement pour intervenir sur les questions du dérèglement climatique et de l’environnement. Il a été officiellement fondé le 22 mai 2020 lors de la journée Mondiale de la Biodiversité. ACT NOW est un collectif composé de fondations, d’ONG, de représentants de la Société civile, de chercheurs, de scientifiques, d’intellectuels, de journalistes, d’artistes, de sportifs (Maryse Condé, Hélène de Fougerolles, Marlène Harnois, Claude Lelouch, Frédéric Lenoir, Michel Sardou, Jamy Gourmaud, Florence Burgat, Mathilda May, Lilian Thuram, Patrick Montel, Jean-Baptiste Del Amo, …).

« La Journée Mondiale de l’Etat d’Urgence Environnementale et Climatique » s’est déroulée le 5 juillet dernier. Dans ce cadre, ACT NOW a organisé toute une série d’événements artistiques et sportifs, des rencontres et des prises de paroles aux quatre coins de la planète, de l’Angleterre à l’Australie en passant par l’Afrique, le Canada, la Guadeloupe, la Guyane, les Etats-Unis, la France, l’Italie, l’Allemagne, Israël, la Suède, l’Argentine. Il en résulte que les membres de ce Collectif espèrent que le nouveau Monde sera celui de la solidarité, de la bienveillance, de l’équité et de la justice. La pandémie a démontré que le dérèglement climatique, la destruction de la biodiversité, la mobilité à outrance, un modèle économique néolibéral basé sur l’hyper-compétition et l’explosion des maladies infectieuses étaient intimement liés. Les chefs d’Etats ont été extrêmement réactifs : 4 milliards de personnes confinées, voilà qui est inédit dans l’histoire de l’Humanité. Alors pourquoi cette inertie autour des questions du climat et l’environnement ?

Ces catastrophes qui viennent

Peut-être parce qu’une crise chasse l’autre. Depuis la sortie du confinement l’Amérique s’est enflammée et le Monde s’est embrasé. Une affaire de violence policière à Minneapolis, dans le Minnesota aux États-Unis. George Perry Floyd, quarante-six ans, Afro-Américain, décède lors de son interpellation par un policier blanc. Pourquoi cette nouvelle crise ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi George Floyd ? Nous n’en sommes pas au premier George Floyd, malheureusement. En fait, ces émeutes ne sont pas uniquement les conséquences du racisme, elles arrivent après le COVID-19, la maladie des pauvres. Aux Etats-Unis, en France, et partout ailleurs ce sont les plus faibles, et ceux des milieux les plus défavorisés qui ont payé un lourd tribut au virus. En France ce sont ceux de quartiers défavorisés bien entendu mais aussi les résidents d’Ehpad qui représentent la moitié des décès comptabilisés.

La Banque mondiale prévoit que le coronavirus pourrait entraîner 50 millions de personnes dans la pauvreté extrême. L’Amérique latine et les Caraïbes, l’Asie de l’Est et le Pacifique ainsi que le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord devraient compter au moins 10 millions de personnes vivant avec moins de 5,50 dollars par jour. Ce sont les pays à faible et moyen revenu qui subiront les conséquences les plus importantes en termes d’extrême pauvreté comme l’Afrique subsaharienne, l’Asie du Sud, l’Indonésie et la Chine.

Il n’y a pas que dans les pays pauvres où les risques sont importants, mais aussi dans les pays où les inégalités sociales sont les plus marquantes. Les États-Unis sont le premier foyer de l’épidémie de Covid-19 à l’échelle mondiale. Ils enregistrent 137.613 morts et 3.428.462 de cas (au moment où nous écrivons ces lignes). Les Américains les plus touchés par cette crise sont les minorités les plus pauvres : 11% des Blancs, 19% des Hispaniques et 23% des Afro-Américains vivent sous le seuil de pauvreté, dans un pays où la pauvreté et l’origine ethnique des individus vont souvent de pair.

Au plus fort de la pandémie, dans le comté de Milwaukee dans le Wisconsin, les Afro-Américains représentaient 70% des décès alors qu’ils ne comptaient que pour 26% de la population. A Chicago, c’était 67% des décès pour 32% de la population. Et George Floyd dans tout ça ? Lors de son arrestation il venait de perdre son emploi d’agent de sécurité en raison du confinement et était positif au Covid-19. De là à déduire que George Floyd est une victime collatérale du culte du marché et de sa vision prédatrice, il n’y a qu’un pas.

La prédation est la cause de cette folie suicidaire qui persiste à construire une économie fondée sur l’extraction des énergies fossiles, alors que les scientifiques annoncent que la moitié des points de basculement de la planète ont déjà été franchis : dégel du permafrost, déforestation, blanchissement des coraux, …

Cécité collective

La prédation semble provoquer une cécité qui masque le fait que le coronavirus est dû au rétrécissement de l’espace habité par les animaux sauvages au profit des humains. La prédation empêche de comprendre que la déforestation conduit à une perte de biodiversité et provoque des zoonoses, des maladies et infections dont les agents se transmettent naturellement des animaux vertébrés à l’être humain. Selon le « Département américain de la santé », près de 16 % de tous les décès recensés au niveau mondial sont attribués à des maladies infectieuses, et les zoonoses représentent 60 % des maladies infectieuses connues, et 75% des maladies infectieuses émergentes.

La prédation est un fléau, et nous devons/pouvons le combattre. Ici et maintenant ! Nous ne pouvons pas accepter un tel triomphe des forts contre les faibles, des intérêts particuliers sur l’intérêt général, de l’économie sur le climat. Les dérives sont flagrantes jusque dans le domaine de la santé. En France – berceau des droits de l’Homme -, l’écart d’espérance de vie entre les 5% des plus riches et les 5% des plus pauvres est de 13 ans. C’est insensé.

Une prise de conscience entraînera des changements de paradigme salutaires. La réactivité qui a prévalu lors de la crise du Covid-19 démontre bien, que nous avons le pouvoir de changer nos modes de pensée et nos fonctionnements très rapidement. Alors construisons ce Monde de demain, sans prédations, sans opposer l’économie au Vivant et à l’environnement.

Signataires (par ordre alphabétique) :

Judith Abitbol, réalisatrice, scénariste, cadreuse ; Philippe Adam, président de la SPA de Salon de Provence ; Souria Adèle, auteure, comédienne, humoriste ; Frédérike Adler comédienne, humoriste, auteure ; Olivia Adriaco, paysagiste,animatrice TV ; Philippe Agnes Billoir, athlète, vice-champion du monde de bench ; Mourad Ahmim, auteur, enseignant chercheur à l’université de Bejaia, fondateur d’Enviconsult ; Noémie Allabert, athlète, championne d’Europe, recordwoman de Powerlifting ; Morhad Amdouni, athlète, double champion d’Europe de demi- fond ; Souad Amidou, actrice, scénariste, réalisatrice ; Jack Anaclet, écrivain ; Lalia Andasmas, juriste spécialisée en droit animalier ; Frédéric Ansart de Lessan, producteur, distributeur cinéma-audiovisuel ; Alexandra Ansidei, actrice ; Françoise Armengaud, universitaire, philosophe, traductrice, essayiste, écrivaine ; Muriel Arnal, présidente de « One Voice » ; Pierre Athanaze, président de « Action Nature Rewilding France » ; Dr Taïbou Ba, naturaliste, écologue, « Centre de Suivi Ecologique CSE de Dakar » ; Jean-Pierre Bailly, producteur de films ; Rachid Bahouss, coach sportif TV ; Jeremy Banster, acteur, réalisateur, producteur ; Catherine Barge, peintre ; Paul Barge, acteur, réalisateur ; Valérie Baran, directrice de « L’Epcc Le Tangram » et du « festival les AnthropoScenes » ; Myriam Baran, éco-éthologue, auteure, animatrice TV ; Claudie Baran, grand reporter, artiste plasticienne, auteure ; Phil Barney, auteur, compositeur, interprète ; Henri Baron, athlète, champion de France, recordman de Powerlifting ; Muriel Barra, productrice, réalisatrice ; Pierre Emmanuel Barré, humoriste, chroniqueur radio et TV ; Christophe Barrière, athlète, champion d’Afrique de motocross ; Clothilde Bato, déléguée générale de « SOL, Alternatives Agroécologiques et Solidaires », présidente de « Notre Affaire A Tous » ; Pierre-Jean Baty, président de « Jeunes Ambassadeurs pour l’Environnement » ; Priscilla Bavoil, athlète, championne d’Europe, recordwoman du Monde de Powerlifting ; Kalid Bazi, fondateur du mouvement « Batteurs pour la paix » ; Laurent Bègue, professeur de psychologie sociale, Université Grenoble Alpes ; Olivier Behra, auteur, environnementaliste ; Géraldine Beigbeder, artiste d’art contemporain, curatrice, écrivain ; Sandrine Bélier, présidente de l’ONG « Humanité et Biodiversité » ; Sofiane Belkesir, athlète, champion du Monde, recordman de Powerlifting ; Georges Beller, acteur, animateur TV ; Renaud Benoist, écrivain ; Charles Bentz, athlète, champion de France de bench ; Charles Berling, acteur, directeur de théâtre ; Patrice Bernardini, compositeur, chanteur, multi-instrumentiste ; Séverine Berthelot, actrice ; Jean-Michel Bertrand, réalisateur, scénariste ; Boris Bergman, parolier, écrivain, acteur, dramaturge ; Jean-Pierre Bigard, directeur du théâtre « Palais des glaces », producteur ; Habiba Bigdade présidente de la Ligue des droits de l’Homme 92 ; René-Marc Bini, compositeur de musique de films et de séries TV ; Chris Birkett, compositeur, producteur ; Sophie Blondy, scénariste, réalisatrice, actrice ; Bruno Blum, auteur compositeur interprète, dessinateur, écrivain ; Léon Bodet, athlète – culturisme, « vice Monsieur Univers » ; Karolina Bomba, réalisatrice, compositrice, photographe ; Allain Bougrain-Dubourg, journaliste, producteur, réalisateur ; Michel Boujenah, acteur, humoriste, réalisateur ; Salah Bourdi, président du Cercle Eugène Delacroix ; Dominique Bourg, philosophe, auteur ; Vincent-Marie Bouvot, réalisateur artistique, compositeur, producteur ; Eva Bravo, chanteuse ; Daniel Bravo, footballeur, champion d’Europe des Nations, chroniqueur sportif ; Dr Sabine Brels, auteure, juriste en droit international environnemental et animalier ; Caroline Brousseaud, présidente de « l’Association en faveur de l’abattage des animaux dans la dignité » ; Gert-Peter Bruch, fondateur de « Planète Amazone » ; Jean-Pierre Brulois, athlète, champion du monde, recordman Powerlifting ; Alexandre Anthony Btesh, auteur compositeur, interprète ; Florence Burgat, philosophe, directrice de recherche à « l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement » ; Buzy, auteure, compositrice, interprète, peintre ; Mélodie Cardona, athlète, championne de wakeboard, cofondatrice du « projet Roadsidetrip » ; Nathalie Cardone, actrice, chanteuse ; Cathy Campana, auteure, militante culturelle, présidente de « associu lingua è cultura corsa » ; Lionel Campana, athlète – équipe de France Afbbf IFBB, 3eme Mondial ; Rosemonde Cathala, comédienne, metteure en scène, auteure dramatique ; Terri Lyne Carrington, drummer, producer, educator, recording artist ; Marie-Christine Charmier, professeur, scénariste directrice de « Enfant Animal Nature (EAN) » ; Gérard Charollois, juriste, fondateur du mouvement « Convention Vie et Nature pour une écologie éthique et radicale » ; Georges Chapouthier, biologiste, philosophe, directeur de recherche émérite au« CNRS » ; Dolores Chaplin, actrice ; Guy-Paul Chauder, peintre, sculpteur ; Gary Chaynes, athlète, champion d’Afrique de rallye auto ; Florent Chenu, musicien, fondateur des « studios Yellow Records » ; Antoine Coesens, comédien ; Catherine Coquio, auteure, comparatiste, universitaire ; Manuel Collas de La Roche, president and Founder, Better WorldForum ; Jean Yves Collet, réalisateur TV, documentaires animaliers et environnement ; Maryse Condé, écrivaine, professeure (prix Nobel de littérature) ; Laurence Constantin, présidente de « Global Earth Keeper » ; Adèle Cotte, philosophe, auteure ; Nathaly Coualy, comédienne, auteure, enseignante de yoga ; Nina Cousin Le Blevenec, athlète, vice-championne du Monde, recordwoman de France de Powerlifting ; Georges Cristini, chercheur, enseignant ; Richard Cross, coach vocal, chanteur ; Béatrice Dalle, actrice ; Eric Damamme, président de « Vasara » ; Émilie Dardenne, maîtresse de conférences en anglais, auteure ; Sophie Darel, chanteuse, présentatrice TV ; Yolaine de La Bigne, fondatrice de « l’Université d’été de l’animal » ; Jean-Baptiste DelAmo, écrivain (Prix Goncourt) ; Julie Deliquet, metteuse en scène, directrice du « théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis » ; Vanessa Demouy, actrice, mannequin ; Mylène Demongeot, actrice, productrice ; Marianne Denicourt, actrice, scénariste, réalisatrice ; Pascale d’Erm, auteure, réalisatrice, expert conseil, « Nations Harmony with Nature Initiative » ; Philippe Desbrosses, agriculteur, scientifique, écrivain, pionnier de l’agriculture biologique ; Elise Desaulnier, directrice générale de la SPCA de Montréal, Écrivaine, journaliste ; Alexandre Destrez, pianiste, compositeur ; Jacob Desvarieux, chanteur, musicien, arrangeur, producteur ; Aboubakry Diallo, président Ong « ASDEN, Sénégal » ; Mamadou Diallo, conseiller régional « UICN » , secrétaire général de « l’Association Sénégalaise des Amis de la Nature »; Jean Dolande, peintre ; Louis Donval, comédien, auteur ; Kadidia V. Doumbia, rédactrice- en-chef du « Manden Newspaper » et du « Manden Magazine » ; Yves Douieb, coach sportif de « Vegan Warrior » ; Jean-Claude Dreyfus, acteur ; Dominique Droz, psychologue ; Jean-Noël Dubus, athlète, champion de France, recordman de Powerlifting ; Stéphane Dugast, auteur, réalisateur, secrétaire général de « la Société des Explorateurs Français » ; Myriam Dupuis, présidente « d’Aves France » et fondatrice de « Tendua » ; Joy Esther, comédienne, chanteuse ; Ariakina Ettori, réalisatrice, présidente de « l’Institut Citoyen du Cinéma » ; Magà Ettori, cinéaste, fondateur de « l’Institut du Sport et de l’Alimentation Végétale (INSAVE) » ; Kellylee Evans, singer, songwriter ; Adama Fala Sidibé, chargé de Communication de l’ONG « Nature Mauritanie, Nouakchott » ; Claude Fanohiza, executive director at « Fondation Tany Meva » ; Mike Fédée, comédien, auteur ; Nathalie Feraud, athlète, championne du monde, recordwoman, Powerlifting ; Rachid Ferrache, acteur, chanteur ; Chantal Fischer, directrice artistique, productrice ; Paul Antoine Folacci, président de « sas Corse-billet » ; Perrine Fontaine, scénariste ; Steve Forward, réalisateur, ingénieur du son, musicien ; Hélène de Fougerolles, actrice ; Sam Fox, animateur radio ; Anne Frémaux, auteure, agrégée de philosophie, docteure en écologie politique ; Thiery Fruleux, athlète – champion de France, recordman de Powerlifting ; Mata Gabin, actrice,chanteuse ; SuthatGalant, danseur, champion de France de Bachata ; Mauricio Garcia Pereira, auteur, lanceur d’alerte ; Nanou Garcia, actrice, scénariste ; Jean S. Gearon, Ph.D clinical Associate Professor « George Washington University School of Medicine », president of « Womens’ Alliance for Democracy and Justice » ; ManuelGelin,acteur ; Baptiste Gentili, athlète, footballeur, entraîneur ; Vahina Giocante, actrice ; Marc Giraud, auteur, chroniqueur, naturaliste ; Dana Glowacka, athlète, (recordwoman Guinness World) Abdominal Plank ; Eric Godon, comédien, réalisateur ; Brigitte Gothiere, présidente de « L214 Éthique & Animaux » ; Jean-Marc Governatori, auteur ; Bunny Godillot, comédienne, auteure, réalisatrice, metteuse en scène ; Jamy Gourmaud, journaliste, animateur de télévision ; Christine Grandjean, présidente de « c’est assez ! » ; Mehdi Guadi, délégué général « Alliance Marocaine des Collectivités Territoriales pour le Climat AMCTC » ; Lucas Goodman (LionBabe), recording artists ; Hanh Ha, présidente de l’ong « Zebunet » ; Marlène Harnois, athlète, championne du monde, médaillée olympique de taekwondo ; Nadia Hathroubi-Safsaf, journaliste et auteure : Ramon Hervey II, entertainment, Management & Brand Consultant ; Dr Ruth E. Heidrich, athlète, recordwoman d’Ironman et de marathon ; Jillian Hervey (LionBabe), recording artists ;Régis Hounkpè, directeur exécutif « cabinet InterGlobe Conseils », enseignant en géopolitique ; Catherine Hubeau, comédienne, metteure en scène ; Reha Hutin journaliste, productrice, présidente de « 30 millions d’Amis » ; Nicolas Imbert, directeur exécutif de « Green Cross France et Territoires » ; Marc Israël, philosophe, auteur ; Daniel Jacob, président de « Radio Parole d’Animaux » ; François Jarrige, auteur, maître de conférences en histoire contemporaine à « l’Université de Bourgogne » ; Jean-Yves Jezequel, écrivain, conférencier, psychanalyste ; PascaleJoannot, directrice des expéditions du « Muséum National d’Histoire naturelle » ; Pierre Jouventin, directeur de recherche« CNRS » en éthologie,directeur de laboratoire au « CNRS » en écologie ; Dorothée Kapamadjian, présidente de « AVA Rambouillet » ; Sébastien Kardinal, auteur, critique culinaire ; Arthur Keller, expert des risques systémiques et des stratégies de résiliences ; Galitt Kenan, directrice du « Jane Goodall Institute » ; Rachel Khan, actrice, athlète, écrivaine, juriste ; Jan Kounen, cinéaste ; Joseph-François Kremer, chef d’orchestre, musicologue, compositeur ; Sabrina Krief,professeure au « Muséum National d’Histoire Naturelle » ; Marc Kucharz, auteur, créateur de jeux ; Jude la Cigale, chanteuse, auteure, compositeur ; Francis Lalanne, auteur, compositeur, interprète, comédien ; Stéphane Lamart, président de « l’association Stéphane Lamart » ; Marie- Laure Laprade, enseignante, présidente de « Education Ethique Animale » ; Renan Larue, auteur, professeur de littérature française à « l’Université de Californie de Santa- Barbara » ; Julie Lasne, auteure, spécialiste de terrain du « comportement animaux sauvages et anti trafic field Animal behaviour & advocacy » ; Dominique La Treuille- Delaunay, athlète, championne du monde, record woman de bench ; Nadine Lauverjat, coordinatrice de « Générations Futures » ; Viktor Lazlo, chanteuse, actrice, romancière ; Patrice Leconte, réalisateur, scénariste, metteur en scène, dessinateur, écrivain ; Pascal Légitimus, comédien, metteur en scènes, auteur, producteur de cinéma ; Maud Lelièvre, vice-présidente de « the french committee of UICN General » delegate of « the Eco Maires » ; Claude Lelouch, réalisateur, producteur, scénariste, cadreur ; Martine Lelouch, actrice, photographe, vidéaste ; Frédéric Lenoir, philosophe, écrivain, fondateur de l’association « Ensemble pour les Animaux » ; Nathalie Lermitte, chanteuse, comédienne ; Christine Lesselier, athlète – championne du Monde, recordwoman de Bench classic ; Franka Legrand, décoratrice de cinéma ; Geronimo Legrand, peintre, décorateur cinéma ; Karoline Legrand, chanteuse, auteure, compositrice, interprète ; Claude Lemesle, parolier, auteur, président d’honneur de « la Sacem » ; Heidi Levasseur, athlète – nageuse extrême ; Niry Lib’s N’tsoa, musicien, auteur, compositeur, interprète ; Steve Lillywhite, producteur ; Patrick Llored, philosophe, chercheur en éthique animale, auteur ; Tonya Loren, chanteuse, animatrice, comédienne ; Jérôme Loubry, romancier ; Pascal Luneau, réalisateur, scénariste, coach ; Valérie Maës, actrice, auteure ; Thierry Machado, réalisateur, directeur photo ; Alain Magnan, consultant audiovisuel ; Benjamin Patrice Magnard, entrepreneur, business Angel, fondateur de « l’association la Rose du Prince » ; Valérie Mairesse, actrice ; Sir Paul McCartney, auteur-compositeur- interprète, musicien, peintre, écrivain ; Trésor Gautier Makunda, athlète, champion du monde, quadruple médaillé paralympique, triple champion d’Europe de sprint handisport ; Bruno Maman, auteur, compositeur, interprète ; Jeane Manson, chanteuse, actrice ; Luc Marescot, réalisateur, scénariste, chef opérateur ; Lionel Magne, réalisateur ; Jean-Pierre Marguénaud, agrégé de droit privé et de sciences criminelles, directeur de « la Revue semestrielle de droit animalier » ; Anessa Martin, athlète, 3 fois championne d’Europe, recordwoman de Powerlifting ; Jean-Luc Martin, athlète, champion d’Europe, recordman de Powerlifting ; Jean-Luc Martinès, producteur d’artistes et de concerts lyriques ; Fabrice Martinez,président de « l’association Gorilla » ; Mathilda May, actrice, metteuse en scène ; Dominique Mattei, compositeur, interprète ; Athanase Mbonimpa, directeur « Gikuzi Tubane Association NPA » ; Anne-Laure Meynckens, présidente de « Animal360 » ; Raphaël Mezrahi, humoriste, acteur ; Amélie Mierger, athlète, championne d’Europe, recordwoman de Powerlfting ; Pierre Mikaïloff, musicien, écrivain, journaliste, scénariste ; Jean Molina, entraîneur de boxe ; Nelson Monfort, journaliste, « Comité Scientifique Pro Anima » ; Chloé Mons, chanteuse, actrice ; Thibault de Montalembert, comédien, metteur en scène de théâtre, acteur, pensionnaire de « la Comédie-Française » ; Patrick Montel,rédacteur en chef-adjoint des sports chez « France Télévisions » ; Migail Montlouis-Félicité, rédactrice, photographe ; Arielle Moreau, avocate en droit des animaux ; Julien Moreau, éco aventurier ; Alexandra Morette, présidente de «CodeAnimal » ; Ruffin Mpaka Mawete, président du « rassemblement des écologistes congolais », recteur du« pic de Ruwenzori RDC » ; Alan Murray, athlète, champion du monde, recordman de marathon ; Janette Murray-Wakelin,athlète,championne dumonde,recordwoman demarathon ; Aziza Nait Sibaha, journaliste, présentatrice, rédactrice en chef « France 24 » ; Lucienne N’da, athlète, championne d’Afrique, recordwoman de saut en hauteur ; FrançoiseNey, chanteuse « Bande à Basile » ; Douts Ndoye, plasticien, peintre ; Criss Niangouna, auteur, Comédien ; Nicoletta, chanteuse ; Olivier Nolin,réalisateur, acteur ; Moriba Nomoko, Président del’Association Malienne pour la Conservation de « la Faune et de l’Environnement AMCFE » ; AlexisNikiza, Directeur Général « association Protection des Ressources Naturelles pour le Bien-Être de la Population au Burundi APRN BEPB », président du « Comité National UICN » ; Maurice Nsase Soki, directeur de « Forêts pour le Développement Intégral FODI-RDC » ; Fiona Oakes, athlète, championne du Monde, 4 fois recordwoman de marathon, fondatrice de « Tower Hill Stables Animal Sanctuary » ; Maixent Ogou, executive Director Ong « ActionPlus » ; Nathaniel Olympio, ecoentrepreneur ; Glenys Oogjes CEO of « Animals Australia » ; Kamel Ouali, chorégraphe, danseur, metteur en scène ; Tina Oury, agent d’artistes ; Yves Paccalet, écrivain, philosophe, journaliste et naturaliste ; Mélanie Page, actrice ; Ludovic Parreira, athlète, vice-champion du monde de Jiu Nogi et vice-champion d’Europe en Jiu Jitsu ; Thierry Pastor, chanteur, compositeur ; Patsy, chanteuse ; Simone Paulin, artiste, militante culturelle guadeloupéenne ; Jacqueline Pèlerins, présidente de « Dignité Animale » ; Samuel Pelras, philosophe, auteur, essayiste ; Anne-Marie Périer-Sardou, journaliste, directrice honoraire du magazine« Elle »; Fabienne Périnea , comédienne, auteure ; Valérie Perrin, écrivaine, photographe de plateau, scénariste ; Elodie Peters, présidente de l’association « Justice Animaux Savoie » ; Laurent Petitguillaume, comédien, animateur radio et TV ; Gil Pinheiro, athlète, vice-champion du monde de powerlifting et champion d’Europe, vainqueur de «l’Arnold Classic », 9 fois champion de France ; Emmanuel Pi Djob, musicien, auteur, compositeur, interprète ; Jean-Luc Pradier, Conseiller diplomatique aisp/spia. Ong 1 « ONU », Conseiller aux actions humanitaires « UNESCO » ; Marco Prince, auteur, compositeur, interprète, comédien ; Quarxx, réalisateur ; Michel Quereuil, auteur, compositeur, interprète ; François Raffenaud, comédien, dramaturge, metteur en scène ; Jacques Renucci, journaliste, auteur ; FirmineRichard, actrice ; Olivier Richard, président de « Saveurs au naturel » ; Thierry Robert, auteur, réalisateur ; Sébastien Rodriguez, athlète, champion de France de Powerlifting ; Valerie Rojan, comédienne ; Madline Rubin, directrice de « l’ ASPAS – Association pour la protection des animaux sauvages » ; Alexandre Ruiz, journaliste, commentateur sportif, animateur de radio et télévision ; Fabien Ruiz, claquettiste, chorégraphe de cinéma ; Émilie Saada, productrice ; Philippe Saisse composer, keyboardist, record producer and arranger ; Ludovic Salvador, comédien, metteur en scène ; Françoise Sannier, porte- parole de «Vegan Marathon »; Michel Sardou, chanteur, parolier, compositeur ; Raymond Sarti, scénographe ; Carl Saucier-Bouffard, professeur en éthique au Collège Dawson, Montréal, chercheur associé à l’Oxford Centre for Animal Ethics ; Fabien Scarlakens, DJ, arrangeur, producteur ; Homayra Sellier, présidente- fondatrice« d’Innocence en Danger » ;Pr Ahmed Senhoury, executive Directorat « Regional Partnership for Coastal and Marine Conservation in West Africa PRCM » ; Noëlle Septier-Saugout, auteure, présidente de « « LAEO France Association Terre Lawrence Anthony »; Djibi Seydi, trésorier général de « l’Association Sénégalaise des Amis de la Nature » ; Jean-Baptiste Shelmerdine, comédien, auteur ; Jacky Sielczak, coach sportif TV ; Corine Sombrun, écrivain, ethnomusicienne ; Ousmane Sonko, directeur exécutif des « eco-maires pour l’Afrique Sénégal » ; André Sotto, exploitant de salles de cinéma ; Jérôme Soubeyrand, comédien, scénariste, réalisateur ; Gisèle Souchon,enseignante, auteure, philosophe ; Jean-François Stévenin, comédien, réalisateur ; Bruno Stevens, photo journaliste, grand reporter ; Stone, chanteuse ; Cédric Sueur, maître de conférences à « l’université de Strasbourg » ; Didier Sustrac, auteur, compositeur, interprète, écrivain ; Olivia Symniacos, avocate en droit des animaux ; Huong Tan, président de « Radio Mandarin Europe » ; Omar Tall, militant écologiste ; Charlotte Teillard d’Eyry, chef monteuse cinéma, TV ; Aimé Terme, athlète, champion du monde et d’Europe d’haltérophilie ; Laurence Testot, journaliste, essayiste ; Tex,humoriste,animateurTV ; Nicolas Thierry, historien, sociologue ; Paul Thompson réalisateur et scénariste, professeur à « New-York University » ; Moussa Tine, directeur de « l’entente Cadak- car » ; Phu To, athlète, champion d’Afrique, recordman de Powerlifting ; Vincent Todaro, athlète, champion du monde, recordman de Powerlifting ; Matthieu Tordeur, aventurier, conférencier, membre de « la Société des Explorateurs Français » ; Marie Toussaint, cofondatrice de « l’association Notre affaire à tous » ; Corinne Touzet, actrice, productrice, entrepreneur de spectacles ; Lilian Thuram, footballeur, champion du Monde, « fondation Lilian Thuram-Éducation contre le racisme » ; Stéphanie Tresch, auteure vegan, créatrice culinaire ; Elen Ture, plasticienne, art & environnement ; Vincent Urbaniak, athlète, champion du Monde de Bench Press ; Dominique Valli, fondatrice de « Shanti India » ; Pierre de Vallombreuse, photographe ; Bruno Valentin, photo-journaliste, directeur d’Agence de Presse ; Robin Vedie,présidentde« laSPASavoie » ; MarcVallaud,président,fondateur du « CCE²A » ; Johanna Vaude, cinéaste, musicienne, poète ; Elodie Vieille- Blanchard, présidente de « l’ Association Végétarienne de France » ; Luc Vinciguerra, auteur, réalisateur, scénariste ; Isabelle Vitari, actrice ; Marc Vouillot, athlète, triple champion de France de force athlétique, champion de culturisme, entraîneur national de force athlétique ; Narada Michael Walden, singer, songwriter, producer, drummer ; Catherine Watine, auteure, compositeur ; Olivier Weber, écrivain ; Mike Wilson, athlète, sextuple champion du monde de karting ; Lucile Woodward, coach sportif, animatrice tv.

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Pour une journée mondiale de l’état d’urgence environnemental et climatique !

Article original publié dans Médiapart le 22 juin 2020

L’ONU doit reconnaître la nécessité de consacrer une journée dans l’année à l’état d’urgence environnemental et climatique. C’est l’objectif poursuivi par le collectif Act Now créé par le cinéaste Maga Ettori et plus de 300 personnalités qui en appellent les 193 membres de l’ONU à déclarer l’état d’urgence environnemental et climatique.

Il est urgent que l’ONU reconnaisse l’état d’urgence environnemental et climatique ! C’est le but poursuivi par le collectif Act Now créé en France par le cinéaste Maga Ettori. Il s’agit de convaincre l’ONU de consacrer une journée dans l’année à ce problème mondial. Il est étonnant que l’ONU n’ait toujours pas consacré une journée à ce problème mondial.

Il s’agit donc pour Maga Ettori de convaincre les 193 Etats membres de l’ONU de cette reconnaissance officielle. Et ce n’est pas facile. Pour cela, Maga Ettori ne manque pas d’imagination. En créant le collectif Act Now, cet important cinéaste a su créer les conditions de cette reconnaissance  en s’alliant à de nombreux membres de la société civile pour y parvenir. De plus, grâce à l’Institut du Sport et de l’alimentation végétale (INSAVE), le collectif animé par le cinéaste peut fonder ses arguments sur une expertise scientifique irréfutable.

Le 5 juillet 2020, pour parvenir à cette reconnaissance officielle par l’ONU d’une journée mondiale de l’état d’urgence environnemental et climatique, seront organisés de nombreux événements partout dans le monde pour sensibiliser la planète à cette urgence scientifique, politique et éthique.   

Tribune: Au cœur de la crise, construisons l’avenir

J’ai signé avec plus de 150 personnalités de gauche un texte appelant à un état d’urgence sociale, à tourner la page du productivisme et saisir le moment pour engager la transition écologique et les transformations sociales et économiques trop longtemps différées. Cette tribune a été publiée simultanément dans plusieurs médias : Libération, Mediapart, Politis, Regards, L’Humanité et L’Obs le 14 mais 2020.

La France affronte un séisme d’une ampleur inouïe. Favorisée par la destruction de la nature, la pandémie a généré une crise économique de grande ampleur, une commotion sociale brutale, notamment pour les plus précaires, et une mise entre parenthèse du fonctionnement démocratique. Elle a révélé l’improvisation des pouvoirs publics face à cette crise majeure. L’engagement extraordinaire des soignantes et des soignants, le courage de celles et ceux qui n’ont cessé de travailler sans relâche au service de tous et le civisme de millions de personnes confinées dans des conditions difficiles appellent une reconnaissance unanime. Dès maintenant, il s’agit d’éviter le pire et de préparer l’avenir. La réparation des dégâts annoncés, la défense des libertés, l’obligation de préparer une société résiliente nécessitent de fortes dynamiques collectives. La crise confirme l’urgence radicale des grandes transitions. De cette impérieuse nécessité, faisons naître une espérance. Nous ne sommes pas condamnés à subir !

Au cœur de cette crise, il nous faut tourner la page du productivisme. Il faut affronter les périls immédiats, s’accorder pour engager la transition écologique et dans un même mouvement les transformations sociales et économiques trop longtemps différées. L’impasse où nous ont conduits les politiques dominantes depuis quarante ans et le capitalisme financier exige une offensive résolue. Avec cette initiative commune, dans le respect de nos différences, nous nous engageons à la hauteur des principes que nos prédécesseurs ont affirmés dans la « reconstruction » qui suivit la Seconde Guerre mondiale. Aujourd’hui, en temps de paix, nous devons faire preuve d’une égale ambition, avec la volonté que les Français s’emparent de ces débats.

Mettre en chantier un nouveau modèle de protection sociale

L’état d’urgence sociale doit se déployer dès maintenant dans l’ensemble du pays, à commencer par les quartiers populaires et les territoires ruraux, partout où la crise remet à vif la grande pauvreté et les inégalités. Les familles déjà vulnérables, comme celles qui viennent brutalement de plonger dans le chômage et la pauvreté, se comptent par millions. La solidarité nationale doit intervenir pour aider les locataires, contribuer à payer les factures d’eau et d’électricité, par l’aide alimentaire et la fourniture gratuite de masques, par des soutiens exceptionnels individualisés pour que vivent décemment celles et ceux, y compris les jeunes, qui ont vu leur travail et leurs revenus disparaître. Cette crise doit enfin imposer un basculement des politiques publiques : « sortir » des dizaines de milliers de personnes de la rue, c’est affaire de dignité d’abord, mais aussi d’ordre public sanitaire et social.

Pour aller plus loin, la France, comme d’autres en Europe, doit imaginer et mettre en chantier dès cette année un nouveau modèle de protection sociale. Pour ces temps de grande transition, il y a urgence à assurer un revenu digne rendant possibles à toutes et tous la formation, l’accès à un nouvel emploi ou un projet professionnel. Compte tenu de la hausse explosive du nombre des sans-emplois, ce serait une faute historique de maintenir la « réforme » de l’assurance chômage de 2020. Il faut permettre dès maintenant à tous les territoires volontaires de mettre en œuvre la belle initiative Territoires zéro chômeur de longue durée, inspirée des expériences du mouvement associatif. Quant aux travailleurs étrangers en situation irrégulière, soutiers plus anonymes encore de nos économies, leur accès au droit au séjour doit être facilité.

Pour pouvoir mobiliser les énergies de toutes et tous, il faudra inventer et consolider des protections collectives plus adaptées à notre temps, combler les failles majeures que la crise a soulignées, agir pour l’accès à la santé et des retraites décentes. Certains, à l’inverse, manifestent déjà la volonté de réduire les droits sociaux à la faveur de l’émotion générale, notamment sur la question du temps de travail. Nous ne laisserons pas faire, et nous demandons qu’il soit renoncé définitivement au projet de réforme des retraites qui mine la cohésion nationale dont nous avons tant besoin. Face à la précarité ou aux inégalités femmes-hommes, tous les travailleurs et travailleuses, indépendants, artisans et commerçants, professionnels des plates-formes, salariés en CDD, intermittents ou intérimaires, doivent être dotés de droits sociaux individuels complets et d’une capacité réelle de négociation collective.

Un financement pérenne des hôpitaux et des Ehpad

Le statu quo n’est plus possible. Nous défendons une société de la reconnaissance, qui sache valoriser celles et ceux sans lesquelles elle ne tiendrait pas, dans la crise comme après. Travailleurs de l’aube et du soir, fonctionnaires de jour comme de nuit, soignants et enseignants dévoués, elles (très souvent) et ils sont en droit d’attendre bien sûr des primes immédiates et légitimes, mais aussi une amélioration significative et sans délai de leurs conditions d’emploi et de salaire, à commencer par le smic. Lorsque ces personnes ont des enfants, la prise en charge par les employeurs des frais de garde, l’organisation de nouveaux centres de vacances dès 2020 avec les mouvements d’éducation populaire seraient aussi de justes rétributions. Le confinement a mis également en exergue la nécessité de reconnaître le féminicide en droit français et de ne plus reporter un plan national d’ampleur contre les violences faites aux femmes et aux enfants, en doublant le budget alloué aux associations venant en aide aux victimes et aux lieux de prise en charge.

Les Français vivent intensément les effets de l’affaiblissement de notre système de santé. Sous tension bien avant le tsunami du Covid-19, l’hôpital public a été asphyxié par des années d’austérité budgétaire et la marchandisation de la santé. Une loi de programmation doit assurer au plus vite un financement pérenne des investissements des hôpitaux et des Ehpad, rompre avec la spirale des fermetures de lits et permettre la revalorisation des métiers de soignantes et soignants. Cette refondation permettra de retrouver une capacité de prévision et d’anticipation, et les moyens d’affronter collectivement les chocs de grande ampleur. Elle devra également garantir à tout moment la disponibilité des principaux médicaments sur le territoire national. Elle assurera enfin la réhabilitation des soins de premiers recours, efficients et réactifs face à de nouvelles crises et la fin des déserts médicaux, indignes de notre pays.

Relocaliser des secteurs stratégiques au niveau français ou européen

L’avenir de notre économie et sa conversion écologique se jouent en ce moment. Le soutien public à la survie du système productif est vital. Il doit être associé à une conditionnalité environnementale et sociale exigeante. Des fleurons de notre économie sont au bord de la faillite, avec le cortège habituel de restructurations brutales et de chômage massif. Face à ces risques, la réaction de l’État en faveur de l’emploi doit être couplée à la mise en œuvre accélérée de la transition écologique, à commencer par le respect des Accords de Paris sur le climat. C’est seulement ainsi que le sauvetage des emplois sera durable. Une politique industrielle crédible implique des choix stratégiques nationaux ; elle se construit dans chaque région avec toutes les parties concernées, entreprise par entreprise, branche par branche. La mobilisation doit intégrer pleinement les enjeux d’indépendance et de relocalisation, de recherche et d’innovation, mis en lumière de façon éclatante dans la crise actuelle.

D’ici la fin de cette année, il appartient à la puissance publique d’identifier avec tous les acteurs les secteurs stratégiques à relocaliser au niveau français ou européen, les chaînes de valeurs à contrôler et les productions à assurer au plus proche des lieux de consommation. Les événements récents confirment une fois de plus les fragilités de l’Europe quand elle se limite à n’être qu’un marché livré aux excès du libre-échange, renonçant à protéger son économie. La signature des traités qui amplifient cet abandon doit être stoppée, et ceux qui existent déjà révisés. Rien ne sera possible sans un pilotage ambitieux du système de crédit, avec un pôle public de financement et la BPI jouant enfin réellement son rôle. La mise en œuvre de nationalisations là où il le faut doit permettre non de mutualiser les pertes, mais d’atteindre des objectifs d’intérêt général. Dans ce but, il faudra aussi miser davantage sur l’économie sociale et solidaire pour mieux ancrer l’économie dans les territoires et impulser le nouveau modèle de développement.

Sortir les plus pauvres de la précarité énergétique

Cette épidémie et sa propagation rapide sont liées à la destruction accélérée des habitats sauvages combinée à une mondialisation insuffisamment régulée. Elles renforcent l’urgence d’une remise en cause de notre mode de production et de consommation : la transformation écologique de la France est le nouveau défi de notre République au XXIe siècle. Cette prise de conscience des communs naturels à protéger et de l’impasse des modes de consommation actuels est essentielle, tout comme les combats de la gauche. Les propositions des participants de la Convention citoyenne pour le climat et sa méthode ont permis que progressent dans la société des projets d’une grande richesse. Les politiques publiques doivent être au rendez-vous de cette urgence planétaire.

Nous proposons que soit discutée et mise en œuvre rapidement une prime pour le climat, afin d’éliminer en priorité les passoires thermiques et sortir les plus pauvres de la précarité énergétique. Elle accompagnera aussi les travaux de rénovation énergétique rendus obligatoires pour l’ensemble du bâti afin d’atteindre deux millions de logements par an, en privilégiant les rénovations complètes. Des dizaines de milliers d’emplois non délocalisables pourraient être ainsi créés.

La France a besoin également de bâtir un plan ambitieux de transition vers une mobilité durable, pour soutenir l’électrification des motorisations, les modes de transports collectifs et partagés, la relance des réseaux ferroviaires, mais aussi l’extension du droit au télétravail dans des conditions protectrices pour les salariés.

Permettre une agriculture respectueuse de l’environnement

Conçue pour éviter un recours accru aux énergies fossiles, dont les prix baissent du fait de la crise, la Contribution Climat Énergie doit s’accompagner de mesures de redistribution de grande ampleur pour en compenser les effets sur les plus vulnérables. Une relance publique du soutien à la transition écologique locale est plus que jamais indispensable afin d’impliquer beaucoup plus les territoires et les citoyen·nes dans le déploiement des projets collectifs d’énergies renouvelables. Ces investissements supplémentaires dans la transition écologique devront être sortis des critères budgétaires européens.

La refonte des aides de la PAC en soutien des petites et moyennes exploitations doit être accélérée, pour permettre une agriculture respectueuse de l’environnement, la croissance des productions bio, et pour développer le paiement des services environnementaux (stockage du carbone, arrêt des intrants chimiques…). Il faudra enfin donner toute sa place dans nos textes fondamentaux au droit de la nature et mettre en œuvre de façon strict sur l’ensemble du territoire la politique du « zéro artificialisation nette » et la protection de la biodiversité.

Ces investissements massifs, pour l’immédiat ou le futur, exigent un financement soutenable et équitable. L’engagement de l’Europe en est l’une des clés. C’est une nécessité qui conditionne la survie de l’Union, quand les forces de démembrement prospèrent grâce au manque de solidarité européenne dans chaque moment de crise. On attend de l’Europe qu’elle conduise durablement une politique monétaire à la hauteur du risque actuel, mais aussi qu’elle mette en œuvre des formes inédites de financement en commun pour empêcher une hausse de l’endettement des États, en particulier les plus affectés par la crise sanitaire. Il faudra aussi dès les prochains mois engager le chantier de la restructuration des dettes héritées des crises successives.

Rétablir un Impôt de solidarité sur la fortune

Tous les pays en ont en effet un urgent besoin pour permettre un nouveau départ et la transformation de leurs économies tellement interdépendantes. Ces financements européens ne sauraient être assortis des mesures d’austérité qui ont creusé entre les peuples des blessures encore inguérissables. Les conditionnalités aujourd’hui se nomment écologie, cohésion sociale et respect de la démocratie. Une transformation profonde des structures de l’Union européenne est indispensable pour rendre possibles ces politiques ambitieuses de solidarité. Cela implique la remise en cause du pacte budgétaire.

Mais l’Europe ne pourra pas régler seule l’addition de la crise. Les États devront eux aussi apporter une réponse fiscale et budgétaire dans un esprit de justice. Pour corriger les inégalités creusées au cours des dernières décennies et aggravées par la crise, et pour prévenir l’effondrement de nos sociétés. La France doit rétablir un Impôt de solidarité sur la fortune, mettant à contribution les patrimoines les plus élevés, et renforcer la progressivité de sa fiscalité sur les revenus, notamment ceux du capital, largement érodée depuis 2017. Compte tenu de l’ampleur des dépenses engagées pour faire face à la crise, elle devra appeler une contribution anti-crise des citoyens les plus aisés. La taxation des secteurs qui ont bénéficié de la crise et de ceux qui ont décidé, au cœur de la tempête, de continuer à distribuer des dividendes ou à s’enrichir à l’abri des paradis fiscaux doit être proposée sans délai au Parlement. La maîtrise à l’avenir des écarts de salaires au sein des entreprises participe de ces préalables de justice : au-delà d’un écart d’un à douze, il ne serait plus possible de déduire les rémunérations et les cotisations de l’impôt sur les sociétés. Ces choix sont inséparables d’une action ambitieuse pour que les bénéfices des sociétés multinationales cessent d’échapper largement à la fiscalité française, notamment en les obligeant à une totale transparence sur leurs activités et les taxes payées dans les pays où elles sont présentes. Cette reconquête ne sera complète que lorsque les géants du numérique contribueront par un impôt juste aux efforts d’investissement qui attendent la France et l’Europe.

Ces mesures n’auront de sens et d’efficacité que si dans l’après-crise, une transition démocratique offre à tous la capacité d’agir pour un monde commun. La verticalité du pouvoir fracture la société. Elle alimente l’impuissance et la défiance. C’est l’échec de la Ve République. Seule une refondation de nos institutions permettra de le dépasser. Il est impératif de ne pas confier à un « sauveur suprême » ou au pouvoir technocratique « la sortie de crise », mais au contraire d’augmenter la participation des citoyen·nes aux décisions qui les concernent et cela à tous les niveaux.

Faire entrer la démocratie dans les entreprises

Réussir les transitions exige un développement des emplois publics partout où leur manque cruel se vérifie aujourd’hui. Il faudra aussi rénover l’action publique en inventant les outils, l’organisation, les métiers du secteur public de demain. Rien ne progressera sans des délibérations collectives, valorisant bien davantage les citoyens et leurs compétences, l’éducation, l’innovation sociale et la création culturelle, les territoires, villes et villages.

Cet impératif s’adresse aussi aux entreprises : pour réussir la sortie de crise, il faut y faire entrer la démocratie en associant réellement les salariés à leur stratégie. Cela doit s’incarner dans une codétermination à la française avec la présence de 50% de représentants des salariés dans les conseils de surveillance ou les conseils d’administration des grandes entreprises et le renforcement des pouvoirs des représentants des salariés à tous les niveaux.

Lourde de souffrances inédites, cette période ne doit pas confisquer les espoirs de changement, bien au contraire. Faisons place à l’action collective et à ces premières convergences. Pour être à ce rendez-vous de notre Histoire, nous proposons qu’un grand événement, une « convention du monde commun », réunissent dans les prochains mois toutes les énergies disponibles, les citoyennes et citoyens épris de profonds changements, les formations politiques, les forces associatives, les initiatives que portent syndicats et ONG. C’est une première étape cruciale et attendue pour une alternative démocratique, écologique et sociale. Nous voulons lui donner la force de notre engagement.

Ce texte est publié conjointement sur Politis.fr et plusieurs autres médias. Les intertitres sont de la rédaction de Politis.

PREMIER·ES SIGNATAIRES (à titre personnel) :

Syamak Agha Babaei, Christophe Aguiton, Amandine Albizzati, Claude Alphandéry, Nathalie Appéré, Guillaume Balas, Jeanne Barseghian, Marie-Laure Basilien-Gainche, Laurent Baumel, Romain Beaucher, Anne-Laure Bedu, Jacqueline Belhomme, Esther Benbassa, Patrice Bessac, Olivier Bianchi, Habiba Bigdade, Loïc Blondiaux, Alice Bosler, Maurice Braud, Rony Brauman, Axelle Brodiez, Ian Brossat, Philippe Brun, Julia Cagé, Sophie Caillat, Andrea Caro, Fanélie Carrey-Conte, Lucas Chancel, Pierre Charbonnier, Christian Chavagneux, Alain Coulombel, Annick Coupé, Jezabel Couppey-Soubeyran, Françoise Coutant, Thomas Coutrot, Cécile Cukierman, Ronan Dantec, Joël Decaillon, Laurence De Cock, Carole Delga, Stéphane Delpeyrat, Laurianne Deniaud, Emmanuel Denis, Gregory Doucet, Marie-Guite Dufay, Cécile Duflot, Antoine Dullin, Jérôme Durain, Guillaume Duval, Timothée Duverger, Nicolas Duvoux, Anne Eydoux, Olivier Faure, Rémy Féraud, Aurélie Filippetti, Diana Filippova, Alain Foix, Didier Fradin, Philippe Frémeaux, Guillaume Garot, Karl Ghazi, Jean-Luc Gleyze, Raphaël Glucksmann, Daniel Goldberg, Guillaume Gontard, Gaëtan Gorce, Aziliz Gouez, Bernadette Groison, Florent Gueguen, Denis Guenneau, Hélène Hardy, Jean-Marie Harribey, Anne Hessel, Catherine Hoeffler, Pierre Hurmic, Marie-Hélène Izarn, Pierre Jacquemain, Yannick Jadot, Hugues Jallon, Vincent Joineau, Régis Juanico, Nina Karam-Leder, Pierre Khalfa, Yazid Kherfi, Hella Kribi-Romdhane, Thierry Kuhn, Joël Labbé, Guillaume Lacroix, Delphine Lalu, Aurore Lalucq, François Lamy, Sandra Laugier, Pierre Laurent, Guillaume Le Blanc, Joël Le Coq, William Leday, Claire Lejeune, Corinne Lepage, Elliot Lepers, Nadine Levratto, Medhi Litim, René Louail, Benjamin Lucas, François Mandil, Bénédicte Manier, Édouard Martin, Gus Massiah, Nora Mebarek, Dominique Méda, Philippe Meirieu, Claire Monod, Beligh Nabli, Naïri Nahapétian, Alexandre Ouizille, Christian Paul, Renaud Payre, Willy Pelletier, Camille Peugny, Maxime Picard, Thomas Piketty, Éric Piolle, Dominique Plihon, Dominique Potier, Alexis Poulin, Angèle Préville, Audrey Pulvar, Valérie Rabault, Jean-Paul Raillard, Gilles Raveaud, Sandra Regol, Nadine Richez-Battesti, Martin Rieussec-Fournier, Jacques Rigaudiat, Marie-Monique Robin, Johanna Rolland, Barbara Romagnan, Laurence Rossignol, Muriel Rouyer, Virginie Rozière, Michèle Rubirola, Bernard Saincy, Éva Sas, Mounir Satouri, Frédéric Sawicki, Laurence Scialom, Sabrina Sebaihi, Aissata Seck, Gabrielle Siry, Emmanuel Soulias, Jo Spiegel, Olivier Szulzynger, Sophie Taillé, Bernard Thibault, François Thiollet, Isabelle This Saint-Jean, Stéphane Troussel, Henri Trubert, Hulliya Turan, Boris Vallaud, Najat Vallaud-Belkacem, Shahin Vallée, Antoine Vauchez, Denis Vicherat, Anne Vignot, Patrick Viveret.

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« Les musulmans doivent avoir accès à une sépulture en accord avec leurs dernières volontés »

Dans une tribune au « Monde », un collectif de 62 élus de différents partis politiques, emmené par Khadija Gamraoui, conseillère régionale d’Ile-de-France, s’inquiète du fait que, pendant la crise liée au coronavirus, les carrés musulmans des cimetières n’arrivent pas à accueillir toutes les personnes récemment décédées.

Tribune. Depuis le début de l’épidémie de Covid-19, notre pays compte tristement ses morts. Au dernier décompte officiel, nous dépassons les 17 000 décès recensés. Au-delà des chiffres, ce sont des parents, des enfants, des petits-enfants, des amis qui ont perdu un proche. Et cette perte est d’autant plus douloureuse qu’elle s’accompagne le plus souvent, du fait du contexte sanitaire, d’une stricte solitude, puisque les proches ne peuvent être présents dans les derniers instants de la vie des malades. Mais, pour certains de nos concitoyens, le deuil est rendu plus difficile encore.

Nous, élus de la République issus de tous les partis politiques, souhaitons lancer un appel solennel pour sensibiliser le plus grand nombre à la situation que subissent de nombreuses familles.

Avec la fermeture des frontières, les vivants comme les morts ne peuvent plus traverser la Méditerranée pour rejoindre leur dernière demeure. Cette pratique, comme le soulignait Libération le 9 avril, est loin d’être marginale : en Ile-de-France, ce sont entre 75 % et 80 % des musulmans qui choisissent d’être enterrés dans leur pays d’origine.

Dernières volontés

La réouverture des frontières n’étant pas prévue de sitôt, il s’agit d’éviter la double peine aux familles qui viennent de perdre un être cher et qui risquent d’être privées d’une sépulture digne des dernières volontés du défunt. Or, les carrés musulmans au sein des cimetières communaux – autour de 400, répartis dans 35 000 communes –, sont trop peu nombreux pour accueillir le nombre important de Français de confession musulmane décédés pendant cette crise, comme le relèvent de nombreuses associations mobilisées sur le terrain.

Cela doit changer. Il y va de la dignité de notre pays, comme de celle de tous nos morts, qui doivent avoir accès à une sépulture en accord avec leurs dernières volontés. Donnons-nous les moyens d’accompagner l’ensemble de nos compatriotes en ces temps difficiles et d’aider chacune et chacun d’entre nous à surmonter cette crise sans précédent.

Le recours au 49.3 : une obscénité

Communiqué de la Convention pour la 6è République

Une obscénité

L’article 49 alinéa 3 est l’emblème du coup d’Etat permanent qu’est cette Constitution.  Il est la partie émergée de l’iceberg a-démocratique qu’elle représente contre les transformations sociales et culturelles du pays.

Il est utilisé aujourd’hui pour couvrir l’incompétence d’un pouvoir à mener à bien une réforme qui lui a attiré les objections du Conseil d’Etat, de la Cour des Comptes, bientôt sans doute celles du Conseil Constitutionnel.  Autant d’institutions habituellement peu enclines à entraver l’action de l’Exécutif de la V° République. Elles confirment en l’espèce que nous avons à faire à un pouvoir incapable de mobiliser sa majorité parlementaire et la batterie des dispositifs règlementaires à sa disposition pour affronter une délibération publique et contradictoire sur son projet. Sans doute parce que celui-ci est inachevé, incohérent, lacunaire, injuste et finalement dangereux.

Le gouvernement n’a pas réussi à obtenir la majorité de l’opinion en faveur de celui-ci. Il n’a pas su affronter démocratiquement l’épreuve de la confrontation avec l’opposition parlementaire. Il use donc  et furtivement du moyen le plus inapproprié pour imposer sa médiocre copie : une bouleversement historique du système de retraite devra être adopté sans aucun vote par le Parlement. C’est une obscénité de plus dans l’histoire de cette République.  Elle confirme la nécessité d’en finir avec elle pour qu’advienne un nouveau régime où les pouvoirs soient équilibrés et les droits du parlement reconnus avec une réelle responsabilité du Premier ministre devant lui.

Dans l’immédiat, la Convention pour la 6° République appelle à soutenir toutes les manifestations contre ce coup de force.