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Désert médical à Nanterre

Conseil municipal 12 février 2019 

Réponse suite à une question orale sur le manque de médecins dans le quartier du parc   

La municipalité a effectivement été saisie de cette problématique. Pour reprendre le titre du dossier paru jeudi dernier dans Le Parisien : La désertification médicale n’épargne plus les grandes villes. Cette situation est la conséquence de multiples facteurs.

1/ Tout d’abord, nous payons encore la baisse du numerus clausus décidée dans les années 80 et 90, qui a fait passer le nombre d’admis aux études de médecine de 8671 en 1977 à 3576 en 1997. Il s’agissait, pour les différents gouvernements qui ont mis en œuvre cette baisse, de réduire les dépenses de santé en réduisant l’offre de soins, pensant que la présence d’un médecin à proximité augmentait la demande soins. Depuis le numerus clausus a augmenté, mais les résultats de cette hausse mettront du temps à se diffuser sur tout le territoire.

2/L’autre facteur, c’est la liberté d’installation des médecins dans le territoire de leur choix. Pourtant, c’est bien la puissance publique qui finance les études des futurs médecins et qui garantit, via l’assurance-maladie, la solvabilité de leurs patients. Mais aucun gouvernement n’a eu le courage d’exiger des nouveaux médecins, en contrepartie, qu’ils exercent pendant quelques années au moins dans les territoires les moins pourvus.

3/Enfin, il est indéniable que le quartier du Parc souffre d’une image dégradée qui contribue à dissuader les médecins d’y ouvrir leur cabinet, à cela s’ajoute que les nouveaux médecins ne souhaitent plus s’installer seuls quel que soit le quartier.

Comme vous le savez la municipalité a engagé un projet de renouvellement urbain à l’échelle du quartier. Ce projet ambitieux vise notamment à diversifier les types de logements pour favoriser la mixité sociale et de nouveaux services aux habitants. Dans ce cadre, il est ainsi prévu la création, dans une des tours Aillaud, d’un cabinet pluridisciplinaire, à l’image du Médipole installé dans le quartier Université. Mais sans attendre, nous sommes très actifs pour favoriser l’installation de médecins de ville dans ce quartier du Parc et ses abords immédiats. C’est ainsi que nous avons accompagné l’installation d’un cabinet médical comprenant deux généralistes et un podologue au 124 avenue Clémenceau.

Je peux également vous annoncer qu’au RDC du programme de logements neufs qui est lancé rue Craïova, dans le quartier Parc Sud, 400 mètres carrés sont réservés aux professions médicales, la moitié de cette surface étant déjà signée avec un Ostéopathe, l’autre moitié étant en cours de commercialisation.

Enfin, je peux également vous dire que dans un autre programme de logements neufs qui sera livré dans un an, Boulevard Mansart, les surfaces en RDC seront dédiées à une micro crèche et à une activité médicale. Nous poursuivons donc nos efforts pour attirer l’installation dans ce quartier de médecins généralistes libéraux.

Vous savez par ailleurs que Nanterre investit depuis longtemps dans la santé de ses concitoyens – bien que la santé ne soit pas une compétence municipale – avec, notamment, ses 3 centres municipaux de santé, dont celui du Parc.  Heureusement que l’offre municipale existe pour pallier le départ des médecins libéraux. Les centres de santé municipaux proposent, aux tarifs conventionnés de secteur 1, c’est-à-dire sans dépassement d’honoraires, des consultations de médecine générale et de spécialistes. Ils peuvent également être considérés comme médecins-traitants.

Aujourd’hui, l’offre en médecine générale au centre municipal de santé du Parc équivaut à 2, 5 médecins équivalent temps plein. Dans l’immédiat, nous avons prévu d’augmenter le nombre de vacations de médecine générale proposées dans ce centre de santé, avec les praticiens existants. Dans un second temps, l’équipe actuelle pourrait être complétée par un nouveau praticien, qui, au vu de la contrainte des locaux, assurerait consultations et visites à domicile.