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Le non recours aux soins et la lutte contre le Sida pendant l’épidémie

Le non recours aux soins et la lutte contre le sida pendant l’épidémie.
Chronique enregistrée en direct sur France Maghreb 2, le 2 décembre 2020.

Texte
C’est bientôt les fêtes de fin d’année, et le nouvel an et on va se souhaiter une bonne année et une bonne santé.
Et je pense qu’on va être tous d’accord, que cette année ce souhait prend toute son sens !!!

La santé….qui n’était pas jusque-là un sujet prédominant dans les médias et à tort, car d’après une étude, la première préoccupation des français c’est la santé !!!!
Et c’est année 2020 on n’a jamais parlé autant de santé, on a découvert, ou redécouvert le ministère de la santé, on a découvert santé publique France, les ARS et toutes l’autre organisation de santé.

On a découvert l’état de délabrement de nos hôpitaux publics en termes de moyens matériels et de capacité pour faire face, non seulement à cette crise sanitaire mais aussi au quotidien.
Bref on pourra dire que 2020 est marquée par notre intérêt pour la santé.

Mais paradoxalement on n’a jamais eu autant moins recours aux soins durant cette année :
Cela s’explique par dans un premier la fermeture des cabinets médicaux ou à la restriction de leur accès ce qui a entrainer l’annulation de rendez-vous non liés à la Covid.
Et puis dans un deuxième temps, à la peur de certaines personnes de rentrer en contact avec des porteuses de la Covid donc la peur d’attraper le virus.

Peut-être que certaines auditeurs n’ont pas eu recours aux soins pour l’une de ces deux raisons, on peut leur poser la question.

A cela se rajoute que déjà dans les territoires ou le recours aux soins déjà n’était pas optimum, pas besoin de vous dire qu’avec cette crise ça s’est empiré, que ce soit dans les quartiers dits politique de la ville ou certaines zones rurales, qui manquent cruellement d’offre de soins.

En pratique c’est quoi, des maladies non détectées, des prises en charges de maladies chroniques comme le diabète, insuffisance respiratoire mal soignée, qui seront beaucoup plus compliqué à soigner plus tard et donc beaucoup plus cher à la société.

Des retards de diagnostic de cancers par exemple, j’écoutais un médecin la dernière fois, qui voyaient des tumeurs à un stade avancé qu’on ne voyait plus depuis des années car d’habitude, les personnes sont prises en charge en amont d’arriver à ce stade.
Ça c’est pour les maladies chroniques, et c’est déjà beaucoup, à cela il faut rajouter d’autres épidémies qui courent toujours partout dans le monde comme notamment le VIH, qui a 40 ans.

D’ailleurs hier c’était la journée internationale de lutte contre le sida, et à cette occasion il a été annoncé tout comme les autres maladies un recul du dépistage du VIH.
Je me permets du coup d’en parler car on en parle moins es derniers temps.

Car comme la Covid, si on ne connait son statut sérologique, le virus peut continuer de se propager, même si les modes de contamination sont heureusement plus complexes que la Covid.

On a connu une baisse de 50% des dépistages, et le déconfinement n’a pas permis de rattraper ce retard.

Alors que ces dix dernières années on a vu la baisse des infections du VIH, et une baisse des décès liés au Sida, les associations craignent que la contamination reparte à la hausse.
D’autant plus que la prise des médicaments permet de rendre le VIH indétectable, cette charge virale dans le sang très basse contribue à stopper la contamination.

Il faut le redire mais une personne séropositive, sous traitement aujourd’hui ne transmet plus le virus
D’ailleurs l’objectif mondiale est le 90-90-90 c’est à dire
Que
90% des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique.
90% de toutes les personnes infectées par le VIH dépistées reçoivent un traitement anti rétroviral durable.
90% des personnes recevant un traitement antirétroviral ont une charge virale durablement supprimée.

Si cet objectif est atteint, on aura mis fin à cette épidémie de près de 40 ans.
Et avec ce que je viens de vous dire ça ne sera pas pour cette année certainement.

Néanmoins je vous souhaite une bonne année et une bonne santé !

Tribune: Au cœur de la crise, construisons l’avenir

J’ai signé avec plus de 150 personnalités de gauche un texte appelant à un état d’urgence sociale, à tourner la page du productivisme et saisir le moment pour engager la transition écologique et les transformations sociales et économiques trop longtemps différées. Cette tribune a été publiée simultanément dans plusieurs médias : Libération, Mediapart, Politis, Regards, L’Humanité et L’Obs le 14 mais 2020.

La France affronte un séisme d’une ampleur inouïe. Favorisée par la destruction de la nature, la pandémie a généré une crise économique de grande ampleur, une commotion sociale brutale, notamment pour les plus précaires, et une mise entre parenthèse du fonctionnement démocratique. Elle a révélé l’improvisation des pouvoirs publics face à cette crise majeure. L’engagement extraordinaire des soignantes et des soignants, le courage de celles et ceux qui n’ont cessé de travailler sans relâche au service de tous et le civisme de millions de personnes confinées dans des conditions difficiles appellent une reconnaissance unanime. Dès maintenant, il s’agit d’éviter le pire et de préparer l’avenir. La réparation des dégâts annoncés, la défense des libertés, l’obligation de préparer une société résiliente nécessitent de fortes dynamiques collectives. La crise confirme l’urgence radicale des grandes transitions. De cette impérieuse nécessité, faisons naître une espérance. Nous ne sommes pas condamnés à subir !

Au cœur de cette crise, il nous faut tourner la page du productivisme. Il faut affronter les périls immédiats, s’accorder pour engager la transition écologique et dans un même mouvement les transformations sociales et économiques trop longtemps différées. L’impasse où nous ont conduits les politiques dominantes depuis quarante ans et le capitalisme financier exige une offensive résolue. Avec cette initiative commune, dans le respect de nos différences, nous nous engageons à la hauteur des principes que nos prédécesseurs ont affirmés dans la « reconstruction » qui suivit la Seconde Guerre mondiale. Aujourd’hui, en temps de paix, nous devons faire preuve d’une égale ambition, avec la volonté que les Français s’emparent de ces débats.

Mettre en chantier un nouveau modèle de protection sociale

L’état d’urgence sociale doit se déployer dès maintenant dans l’ensemble du pays, à commencer par les quartiers populaires et les territoires ruraux, partout où la crise remet à vif la grande pauvreté et les inégalités. Les familles déjà vulnérables, comme celles qui viennent brutalement de plonger dans le chômage et la pauvreté, se comptent par millions. La solidarité nationale doit intervenir pour aider les locataires, contribuer à payer les factures d’eau et d’électricité, par l’aide alimentaire et la fourniture gratuite de masques, par des soutiens exceptionnels individualisés pour que vivent décemment celles et ceux, y compris les jeunes, qui ont vu leur travail et leurs revenus disparaître. Cette crise doit enfin imposer un basculement des politiques publiques : « sortir » des dizaines de milliers de personnes de la rue, c’est affaire de dignité d’abord, mais aussi d’ordre public sanitaire et social.

Pour aller plus loin, la France, comme d’autres en Europe, doit imaginer et mettre en chantier dès cette année un nouveau modèle de protection sociale. Pour ces temps de grande transition, il y a urgence à assurer un revenu digne rendant possibles à toutes et tous la formation, l’accès à un nouvel emploi ou un projet professionnel. Compte tenu de la hausse explosive du nombre des sans-emplois, ce serait une faute historique de maintenir la « réforme » de l’assurance chômage de 2020. Il faut permettre dès maintenant à tous les territoires volontaires de mettre en œuvre la belle initiative Territoires zéro chômeur de longue durée, inspirée des expériences du mouvement associatif. Quant aux travailleurs étrangers en situation irrégulière, soutiers plus anonymes encore de nos économies, leur accès au droit au séjour doit être facilité.

Pour pouvoir mobiliser les énergies de toutes et tous, il faudra inventer et consolider des protections collectives plus adaptées à notre temps, combler les failles majeures que la crise a soulignées, agir pour l’accès à la santé et des retraites décentes. Certains, à l’inverse, manifestent déjà la volonté de réduire les droits sociaux à la faveur de l’émotion générale, notamment sur la question du temps de travail. Nous ne laisserons pas faire, et nous demandons qu’il soit renoncé définitivement au projet de réforme des retraites qui mine la cohésion nationale dont nous avons tant besoin. Face à la précarité ou aux inégalités femmes-hommes, tous les travailleurs et travailleuses, indépendants, artisans et commerçants, professionnels des plates-formes, salariés en CDD, intermittents ou intérimaires, doivent être dotés de droits sociaux individuels complets et d’une capacité réelle de négociation collective.

Un financement pérenne des hôpitaux et des Ehpad

Le statu quo n’est plus possible. Nous défendons une société de la reconnaissance, qui sache valoriser celles et ceux sans lesquelles elle ne tiendrait pas, dans la crise comme après. Travailleurs de l’aube et du soir, fonctionnaires de jour comme de nuit, soignants et enseignants dévoués, elles (très souvent) et ils sont en droit d’attendre bien sûr des primes immédiates et légitimes, mais aussi une amélioration significative et sans délai de leurs conditions d’emploi et de salaire, à commencer par le smic. Lorsque ces personnes ont des enfants, la prise en charge par les employeurs des frais de garde, l’organisation de nouveaux centres de vacances dès 2020 avec les mouvements d’éducation populaire seraient aussi de justes rétributions. Le confinement a mis également en exergue la nécessité de reconnaître le féminicide en droit français et de ne plus reporter un plan national d’ampleur contre les violences faites aux femmes et aux enfants, en doublant le budget alloué aux associations venant en aide aux victimes et aux lieux de prise en charge.

Les Français vivent intensément les effets de l’affaiblissement de notre système de santé. Sous tension bien avant le tsunami du Covid-19, l’hôpital public a été asphyxié par des années d’austérité budgétaire et la marchandisation de la santé. Une loi de programmation doit assurer au plus vite un financement pérenne des investissements des hôpitaux et des Ehpad, rompre avec la spirale des fermetures de lits et permettre la revalorisation des métiers de soignantes et soignants. Cette refondation permettra de retrouver une capacité de prévision et d’anticipation, et les moyens d’affronter collectivement les chocs de grande ampleur. Elle devra également garantir à tout moment la disponibilité des principaux médicaments sur le territoire national. Elle assurera enfin la réhabilitation des soins de premiers recours, efficients et réactifs face à de nouvelles crises et la fin des déserts médicaux, indignes de notre pays.

Relocaliser des secteurs stratégiques au niveau français ou européen

L’avenir de notre économie et sa conversion écologique se jouent en ce moment. Le soutien public à la survie du système productif est vital. Il doit être associé à une conditionnalité environnementale et sociale exigeante. Des fleurons de notre économie sont au bord de la faillite, avec le cortège habituel de restructurations brutales et de chômage massif. Face à ces risques, la réaction de l’État en faveur de l’emploi doit être couplée à la mise en œuvre accélérée de la transition écologique, à commencer par le respect des Accords de Paris sur le climat. C’est seulement ainsi que le sauvetage des emplois sera durable. Une politique industrielle crédible implique des choix stratégiques nationaux ; elle se construit dans chaque région avec toutes les parties concernées, entreprise par entreprise, branche par branche. La mobilisation doit intégrer pleinement les enjeux d’indépendance et de relocalisation, de recherche et d’innovation, mis en lumière de façon éclatante dans la crise actuelle.

D’ici la fin de cette année, il appartient à la puissance publique d’identifier avec tous les acteurs les secteurs stratégiques à relocaliser au niveau français ou européen, les chaînes de valeurs à contrôler et les productions à assurer au plus proche des lieux de consommation. Les événements récents confirment une fois de plus les fragilités de l’Europe quand elle se limite à n’être qu’un marché livré aux excès du libre-échange, renonçant à protéger son économie. La signature des traités qui amplifient cet abandon doit être stoppée, et ceux qui existent déjà révisés. Rien ne sera possible sans un pilotage ambitieux du système de crédit, avec un pôle public de financement et la BPI jouant enfin réellement son rôle. La mise en œuvre de nationalisations là où il le faut doit permettre non de mutualiser les pertes, mais d’atteindre des objectifs d’intérêt général. Dans ce but, il faudra aussi miser davantage sur l’économie sociale et solidaire pour mieux ancrer l’économie dans les territoires et impulser le nouveau modèle de développement.

Sortir les plus pauvres de la précarité énergétique

Cette épidémie et sa propagation rapide sont liées à la destruction accélérée des habitats sauvages combinée à une mondialisation insuffisamment régulée. Elles renforcent l’urgence d’une remise en cause de notre mode de production et de consommation : la transformation écologique de la France est le nouveau défi de notre République au XXIe siècle. Cette prise de conscience des communs naturels à protéger et de l’impasse des modes de consommation actuels est essentielle, tout comme les combats de la gauche. Les propositions des participants de la Convention citoyenne pour le climat et sa méthode ont permis que progressent dans la société des projets d’une grande richesse. Les politiques publiques doivent être au rendez-vous de cette urgence planétaire.

Nous proposons que soit discutée et mise en œuvre rapidement une prime pour le climat, afin d’éliminer en priorité les passoires thermiques et sortir les plus pauvres de la précarité énergétique. Elle accompagnera aussi les travaux de rénovation énergétique rendus obligatoires pour l’ensemble du bâti afin d’atteindre deux millions de logements par an, en privilégiant les rénovations complètes. Des dizaines de milliers d’emplois non délocalisables pourraient être ainsi créés.

La France a besoin également de bâtir un plan ambitieux de transition vers une mobilité durable, pour soutenir l’électrification des motorisations, les modes de transports collectifs et partagés, la relance des réseaux ferroviaires, mais aussi l’extension du droit au télétravail dans des conditions protectrices pour les salariés.

Permettre une agriculture respectueuse de l’environnement

Conçue pour éviter un recours accru aux énergies fossiles, dont les prix baissent du fait de la crise, la Contribution Climat Énergie doit s’accompagner de mesures de redistribution de grande ampleur pour en compenser les effets sur les plus vulnérables. Une relance publique du soutien à la transition écologique locale est plus que jamais indispensable afin d’impliquer beaucoup plus les territoires et les citoyen·nes dans le déploiement des projets collectifs d’énergies renouvelables. Ces investissements supplémentaires dans la transition écologique devront être sortis des critères budgétaires européens.

La refonte des aides de la PAC en soutien des petites et moyennes exploitations doit être accélérée, pour permettre une agriculture respectueuse de l’environnement, la croissance des productions bio, et pour développer le paiement des services environnementaux (stockage du carbone, arrêt des intrants chimiques…). Il faudra enfin donner toute sa place dans nos textes fondamentaux au droit de la nature et mettre en œuvre de façon strict sur l’ensemble du territoire la politique du « zéro artificialisation nette » et la protection de la biodiversité.

Ces investissements massifs, pour l’immédiat ou le futur, exigent un financement soutenable et équitable. L’engagement de l’Europe en est l’une des clés. C’est une nécessité qui conditionne la survie de l’Union, quand les forces de démembrement prospèrent grâce au manque de solidarité européenne dans chaque moment de crise. On attend de l’Europe qu’elle conduise durablement une politique monétaire à la hauteur du risque actuel, mais aussi qu’elle mette en œuvre des formes inédites de financement en commun pour empêcher une hausse de l’endettement des États, en particulier les plus affectés par la crise sanitaire. Il faudra aussi dès les prochains mois engager le chantier de la restructuration des dettes héritées des crises successives.

Rétablir un Impôt de solidarité sur la fortune

Tous les pays en ont en effet un urgent besoin pour permettre un nouveau départ et la transformation de leurs économies tellement interdépendantes. Ces financements européens ne sauraient être assortis des mesures d’austérité qui ont creusé entre les peuples des blessures encore inguérissables. Les conditionnalités aujourd’hui se nomment écologie, cohésion sociale et respect de la démocratie. Une transformation profonde des structures de l’Union européenne est indispensable pour rendre possibles ces politiques ambitieuses de solidarité. Cela implique la remise en cause du pacte budgétaire.

Mais l’Europe ne pourra pas régler seule l’addition de la crise. Les États devront eux aussi apporter une réponse fiscale et budgétaire dans un esprit de justice. Pour corriger les inégalités creusées au cours des dernières décennies et aggravées par la crise, et pour prévenir l’effondrement de nos sociétés. La France doit rétablir un Impôt de solidarité sur la fortune, mettant à contribution les patrimoines les plus élevés, et renforcer la progressivité de sa fiscalité sur les revenus, notamment ceux du capital, largement érodée depuis 2017. Compte tenu de l’ampleur des dépenses engagées pour faire face à la crise, elle devra appeler une contribution anti-crise des citoyens les plus aisés. La taxation des secteurs qui ont bénéficié de la crise et de ceux qui ont décidé, au cœur de la tempête, de continuer à distribuer des dividendes ou à s’enrichir à l’abri des paradis fiscaux doit être proposée sans délai au Parlement. La maîtrise à l’avenir des écarts de salaires au sein des entreprises participe de ces préalables de justice : au-delà d’un écart d’un à douze, il ne serait plus possible de déduire les rémunérations et les cotisations de l’impôt sur les sociétés. Ces choix sont inséparables d’une action ambitieuse pour que les bénéfices des sociétés multinationales cessent d’échapper largement à la fiscalité française, notamment en les obligeant à une totale transparence sur leurs activités et les taxes payées dans les pays où elles sont présentes. Cette reconquête ne sera complète que lorsque les géants du numérique contribueront par un impôt juste aux efforts d’investissement qui attendent la France et l’Europe.

Ces mesures n’auront de sens et d’efficacité que si dans l’après-crise, une transition démocratique offre à tous la capacité d’agir pour un monde commun. La verticalité du pouvoir fracture la société. Elle alimente l’impuissance et la défiance. C’est l’échec de la Ve République. Seule une refondation de nos institutions permettra de le dépasser. Il est impératif de ne pas confier à un « sauveur suprême » ou au pouvoir technocratique « la sortie de crise », mais au contraire d’augmenter la participation des citoyen·nes aux décisions qui les concernent et cela à tous les niveaux.

Faire entrer la démocratie dans les entreprises

Réussir les transitions exige un développement des emplois publics partout où leur manque cruel se vérifie aujourd’hui. Il faudra aussi rénover l’action publique en inventant les outils, l’organisation, les métiers du secteur public de demain. Rien ne progressera sans des délibérations collectives, valorisant bien davantage les citoyens et leurs compétences, l’éducation, l’innovation sociale et la création culturelle, les territoires, villes et villages.

Cet impératif s’adresse aussi aux entreprises : pour réussir la sortie de crise, il faut y faire entrer la démocratie en associant réellement les salariés à leur stratégie. Cela doit s’incarner dans une codétermination à la française avec la présence de 50% de représentants des salariés dans les conseils de surveillance ou les conseils d’administration des grandes entreprises et le renforcement des pouvoirs des représentants des salariés à tous les niveaux.

Lourde de souffrances inédites, cette période ne doit pas confisquer les espoirs de changement, bien au contraire. Faisons place à l’action collective et à ces premières convergences. Pour être à ce rendez-vous de notre Histoire, nous proposons qu’un grand événement, une « convention du monde commun », réunissent dans les prochains mois toutes les énergies disponibles, les citoyennes et citoyens épris de profonds changements, les formations politiques, les forces associatives, les initiatives que portent syndicats et ONG. C’est une première étape cruciale et attendue pour une alternative démocratique, écologique et sociale. Nous voulons lui donner la force de notre engagement.

Ce texte est publié conjointement sur Politis.fr et plusieurs autres médias. Les intertitres sont de la rédaction de Politis.

PREMIER·ES SIGNATAIRES (à titre personnel) :

Syamak Agha Babaei, Christophe Aguiton, Amandine Albizzati, Claude Alphandéry, Nathalie Appéré, Guillaume Balas, Jeanne Barseghian, Marie-Laure Basilien-Gainche, Laurent Baumel, Romain Beaucher, Anne-Laure Bedu, Jacqueline Belhomme, Esther Benbassa, Patrice Bessac, Olivier Bianchi, Habiba Bigdade, Loïc Blondiaux, Alice Bosler, Maurice Braud, Rony Brauman, Axelle Brodiez, Ian Brossat, Philippe Brun, Julia Cagé, Sophie Caillat, Andrea Caro, Fanélie Carrey-Conte, Lucas Chancel, Pierre Charbonnier, Christian Chavagneux, Alain Coulombel, Annick Coupé, Jezabel Couppey-Soubeyran, Françoise Coutant, Thomas Coutrot, Cécile Cukierman, Ronan Dantec, Joël Decaillon, Laurence De Cock, Carole Delga, Stéphane Delpeyrat, Laurianne Deniaud, Emmanuel Denis, Gregory Doucet, Marie-Guite Dufay, Cécile Duflot, Antoine Dullin, Jérôme Durain, Guillaume Duval, Timothée Duverger, Nicolas Duvoux, Anne Eydoux, Olivier Faure, Rémy Féraud, Aurélie Filippetti, Diana Filippova, Alain Foix, Didier Fradin, Philippe Frémeaux, Guillaume Garot, Karl Ghazi, Jean-Luc Gleyze, Raphaël Glucksmann, Daniel Goldberg, Guillaume Gontard, Gaëtan Gorce, Aziliz Gouez, Bernadette Groison, Florent Gueguen, Denis Guenneau, Hélène Hardy, Jean-Marie Harribey, Anne Hessel, Catherine Hoeffler, Pierre Hurmic, Marie-Hélène Izarn, Pierre Jacquemain, Yannick Jadot, Hugues Jallon, Vincent Joineau, Régis Juanico, Nina Karam-Leder, Pierre Khalfa, Yazid Kherfi, Hella Kribi-Romdhane, Thierry Kuhn, Joël Labbé, Guillaume Lacroix, Delphine Lalu, Aurore Lalucq, François Lamy, Sandra Laugier, Pierre Laurent, Guillaume Le Blanc, Joël Le Coq, William Leday, Claire Lejeune, Corinne Lepage, Elliot Lepers, Nadine Levratto, Medhi Litim, René Louail, Benjamin Lucas, François Mandil, Bénédicte Manier, Édouard Martin, Gus Massiah, Nora Mebarek, Dominique Méda, Philippe Meirieu, Claire Monod, Beligh Nabli, Naïri Nahapétian, Alexandre Ouizille, Christian Paul, Renaud Payre, Willy Pelletier, Camille Peugny, Maxime Picard, Thomas Piketty, Éric Piolle, Dominique Plihon, Dominique Potier, Alexis Poulin, Angèle Préville, Audrey Pulvar, Valérie Rabault, Jean-Paul Raillard, Gilles Raveaud, Sandra Regol, Nadine Richez-Battesti, Martin Rieussec-Fournier, Jacques Rigaudiat, Marie-Monique Robin, Johanna Rolland, Barbara Romagnan, Laurence Rossignol, Muriel Rouyer, Virginie Rozière, Michèle Rubirola, Bernard Saincy, Éva Sas, Mounir Satouri, Frédéric Sawicki, Laurence Scialom, Sabrina Sebaihi, Aissata Seck, Gabrielle Siry, Emmanuel Soulias, Jo Spiegel, Olivier Szulzynger, Sophie Taillé, Bernard Thibault, François Thiollet, Isabelle This Saint-Jean, Stéphane Troussel, Henri Trubert, Hulliya Turan, Boris Vallaud, Najat Vallaud-Belkacem, Shahin Vallée, Antoine Vauchez, Denis Vicherat, Anne Vignot, Patrick Viveret.

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« Les musulmans doivent avoir accès à une sépulture en accord avec leurs dernières volontés »

Dans une tribune au « Monde », un collectif de 62 élus de différents partis politiques, emmené par Khadija Gamraoui, conseillère régionale d’Ile-de-France, s’inquiète du fait que, pendant la crise liée au coronavirus, les carrés musulmans des cimetières n’arrivent pas à accueillir toutes les personnes récemment décédées.

Tribune. Depuis le début de l’épidémie de Covid-19, notre pays compte tristement ses morts. Au dernier décompte officiel, nous dépassons les 17 000 décès recensés. Au-delà des chiffres, ce sont des parents, des enfants, des petits-enfants, des amis qui ont perdu un proche. Et cette perte est d’autant plus douloureuse qu’elle s’accompagne le plus souvent, du fait du contexte sanitaire, d’une stricte solitude, puisque les proches ne peuvent être présents dans les derniers instants de la vie des malades. Mais, pour certains de nos concitoyens, le deuil est rendu plus difficile encore.

Nous, élus de la République issus de tous les partis politiques, souhaitons lancer un appel solennel pour sensibiliser le plus grand nombre à la situation que subissent de nombreuses familles.

Avec la fermeture des frontières, les vivants comme les morts ne peuvent plus traverser la Méditerranée pour rejoindre leur dernière demeure. Cette pratique, comme le soulignait Libération le 9 avril, est loin d’être marginale : en Ile-de-France, ce sont entre 75 % et 80 % des musulmans qui choisissent d’être enterrés dans leur pays d’origine.

Dernières volontés

La réouverture des frontières n’étant pas prévue de sitôt, il s’agit d’éviter la double peine aux familles qui viennent de perdre un être cher et qui risquent d’être privées d’une sépulture digne des dernières volontés du défunt. Or, les carrés musulmans au sein des cimetières communaux – autour de 400, répartis dans 35 000 communes –, sont trop peu nombreux pour accueillir le nombre important de Français de confession musulmane décédés pendant cette crise, comme le relèvent de nombreuses associations mobilisées sur le terrain.

Cela doit changer. Il y va de la dignité de notre pays, comme de celle de tous nos morts, qui doivent avoir accès à une sépulture en accord avec leurs dernières volontés. Donnons-nous les moyens d’accompagner l’ensemble de nos compatriotes en ces temps difficiles et d’aider chacune et chacun d’entre nous à surmonter cette crise sans précédent.

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Le mouvement des gilets jaunes: Les conséquences d’une politique « ni de gauche ni de droite »

Tribune du groupe socialiste et divers gauche – Nanterre Info- Janvier 2019

Le mouvement des gilets jaunes: Les conséquences d’une politique « ni de gauche ni de droite »

Depuis quelques semaines notre pays vit au rythme du mouvement des gilets jaunes.

La baisse du pouvoir d’achat, la stagnation des salaires, la fermeture des services de proximité, la fiscalité explosée, autant de raisons qui ont décidé ces femmes et ces hommes à élire domicile sur des ronds-points et aux péages d’autoroutes. Ils dénoncent, à raison, haut et fort cette politique fiscale qui les étrangle et qui préserve les contribuables les plus riches

Considérant n’être plus représentés par personne et animés par un sentiment de défiance à l’égard des institutions, ils se sont retrouvés, malgré eux, porte drapeau d’un mouvement prenant jour après jour de plus en plus d’ampleur.

Face à cette crise aux causes multiples et cette colère contagieuse, nous considérons que les réactions du gouvernement et du Président ont été inappropriées

En résistant trop longtemps face à la fronde contre l’augmentation des taxes du carburant pour tout compte fait reculer, le Président, enfermé dans un silence arrogant, a pris le risque d’embraser le pays. Débordé par une violence inacceptable attisée par des extrémistes, notre socle républicain a vacillé.

Après ces premiers atermoiements, le Président lors de son allocution a tenté d’éteindre la grogne en proclamant un état d’urgence sociale. Bien qu’il ait consenti un effort financier non négligeable, les mesures annoncées n’auront a priori que peu d’effet sur la fracture sociale et territoriale qui abime notre pays. Face à cette deuxième tentative, si ce dernier ne prend pas la juste mesure du malaise et ne cherche pas à en comprendre ses raisons pour les traiter en profondeur il perdra définitivement le cap.

Il ne s’agit pas de renoncer à la transition energetique, il s’agit de la financer autrement avec notamment un plan de grande envergure alimenté par l’ISF, par les fruits de la lutte contre l’évasion fiscale, et en renonçant à la transformation du CICE.

Nous saluons à cet égard la motion de censure déposée par l’union de la gauche au parlement pour alerter le gouvernement sur la mauvaise direction prise.

Cependant il faut garder l’espoir que ce mouvement soit finalement entendu. En annonçant vouloir confier aux élus locaux et aux corps intermédiaires la mise en place d’états généraux dans tous les territoires, comme ils le réclamaient depuis près d’un mois, Emmanuel Macron parviendra, peut-être  à renouer le dialogue avec les Français et à redonner ainsi un sens à son mandat.

Si Nanterre n’a pas connu de véritables barrages de gilets jaunes, avec un taux de pauvreté supérieur à 20 % et un taux de chômage de 16 % la crise sociale n’épargne pas notre territoire. Par sa politique sociale volontariste, notre ville est d’ailleurs en première ligne pour en atténuer les effets.

A l’aube de cette nouvelle année, il nous reste plus qu’à nous souhaiter  collectivement des jours meilleurs. A chacun  d’entre  vous, nous vous présentons tous nos vœux de bonheur et de réussite et soyez assurés de notre indéfectible soutien.

Festival des idées

J’ai signé cet appel avec de nombreuses personnalités, pour l’organisation d’un « Festival des idées » en juillet 2019 pour « inventer de nouveaux horizons » politiques.

Refusant la fatalité d’une société qui court à la catastrophe démocratique, sociale et écologique, nous partageons les mêmes indignations, les mêmes colères mais aussi, dans la diversité de nos engagements, les mêmes espoirs

Un « Festival des idées » aura lieu les 5, 6 et 7 juillet 2019 à la Charité-sur-Loire, dans la Nièvre, pour tenter de réveiller la réflexion et l’échange et proposer des réponses solides aux urgences qui s’accumulent. L’appel pour ce festival a recueilli déjà la signature de plus de cent citoyens engagés : chercheurs, artistes, écrivains, responsables d’ONG, syndicalistes, journalistes… Ce festival, né de la société civile, est soutenu par plusieurs médias (« L’Obs », « Libération », Mediapart, « Alternatives économiques », « Politis », Le Vent se lève…) Voici le texte de l’appel. 

Refusant la fatalité d’une société qui court à la catastrophe démocratique, sociale et écologique, nous partageons les mêmes indignations, les mêmes colères mais aussi, dans la diversité de nos engagements, les mêmes espoirs

Egoïsmes et aveuglements, replis et haines dictent la marche du monde, alors que l’humanité de l’âge numérique a atteint un niveau inédit de possibilités, pour elle-même et pour la planète. Devant cet immense défi à relever, nous n’acceptons pas d’être orphelins de nos rêves et condamnés à l’impuissance. Refusant la fatalité d’une société qui court à la catastrophe démocratique, sociale et écologique, nous partageons les mêmes indignations, les mêmes colères mais aussi, dans la diversité de nos engagements, les mêmes espoirs.

S’opposer ne suffit jamais. Il nous faut aussi, par la discussion et la réflexion collectives, proposer des réponses durables à la hauteur des urgences qui s’accumulent. Venant de chemins différents, nous proposons de les élaborer ensemble, lors d’un rendez-vous commun, le Festival des idées, les 5, 6 et 7 juillet 2019 à la Charité-sur-Loire.

Notre but ? Inventer de nouveaux horizons en faisant tomber les murs qui nous paralysent ou nous divisent. Pour imaginer le futur et les grandes transitions, il faut savoir s’affranchir des routines et des peurs. Vivre mieux, changer le monde qui vient, créer les conditions de nouvelles prospérités, ça ne s’improvise pas. Pour éclairer ces nouveaux horizons, nous proposons de brasser du concret et des rêves. La plus réaliste des politiques, c’est d’affronter les problèmes aigus auxquels les décennies précédentes n’ont pas su porter remède quand elles ne les ont pas amplifiés : catastrophes climatiques, risque d’implosion de l’Europe, dérégulations liées à l’économie numérique, accueil indigne des migrants, chômage de masse, discriminations multiples, inégalités entre les femmes et les hommes, affaiblissements de la démocratie, replis nationalistes… La plus urgente des politiques, c’est d’engager la transition écologique, la transformation en profondeur de notre modèle de développement, de retrouver le sens du partage des richesses et les valeurs d’égalité et de solidarité qui fondent notre rapport au monde.

Comment faire ? La première de nos forces, c’est la diversité créatrice, celle des générations, des origines, des combats. « Je peux changer en échangeant avec l’Autre, sans me perdre pourtant, ni me dénaturer », nous recommandait déjà Edouard Glissant. Cette invitation exigeante servira de devise à notre Festival.

Sans in et sans off, organisons une intense circulation des personnes et des idées, en mêlant ceux qui font, qui agissent tous les jours, et ceux qui produisent des connaissances, pour faire naître une pensée émancipatrice, à un moment où les forces conservatrices, elles, s’organisent.

Pendant trois jours, nous voulons que la parole soit prise par des citoyennes et citoyens volontaires, des jeunes engagés dans les causes d’aujourd’hui, des chercheurs, des ONG, des associations et des entreprises soucieuses de l’intérêt collectif, ainsi que par des médias, des think tanks, des éditeurs qui ont la volonté d’enrichir le débat public.

A la Charité-sur-Loire, les 5, 6 et 7 juillet 2019, ce sont d’abord les citoyennes et les citoyens qui feront le menu : construisons ensemble la programmation, avec sincérité et curiosité. Multiplions les formes d’échange et de débats, duo/duel, conférences, ateliers prospectifs, médiations de tous genres, témoignages inspirants, expériences artistiques ou démocratiques. Et parce que la bataille des idées se nourrit aussi des créations, il y aura de la musique et des mots, des films et des danses.

Le Festival des idées sera aussi une fête ouverte à tous. Ce festival devra aussi avoir un après… Ensemble, nous écrirons le Manifeste de notre horizon commun, afin de nourrir des projets optimistes et de bâtir des coalitions fécondes. Défions les apôtres du déclin ! Le Festival des idées se prépare dès maintenant. Celles et ceux qui vous adressent cet appel prendront la plume sur notre plateforme commune festivaldesidees.org pour vous inviter, vous aussi, à contribuer et à débattre.

Donnez de l’élan à cette initiative, signez cet appel et faites-le connaître autour de vous, proposez des contenus, et pour que le Festival des idées réponde à vos attentes, montez à bord !

Les premiers signataires (à titre personnel) :

Olivier ABEL, Nayla AJALTOUNI, Tewfik ALLAL, Jens ALTHOFF, Pouria AMIRSHAHI, Gérard ASCHIERI, Djamel ATALLAH, Florence AUBENAS, Danielle AUROI, Isabelle AUTISSIER, Philippe BATIFOULIER, Christian BAUDELOT, Romain BEAUCHER, Stéphane BEAUD, Lenny BENBARA, Malika BENARAB ATTOU, Abdennour BIDAR, Habiba BIGDADE, Sophie BINET, Loïc BLONDIAUX, Marie BOHIN, Fabienne BRUGERE, Gaël BRUSTIER, Agathe CAGÉ, Julia CAGÉ, Sophie CAILLAT, Alain CAILLE, Antoine CARGOET, Fanélie CARREY-CONTE, David CAYLA, Lucas CHANCEL, Mouhieddine CHERBIB, David CLUZEAU, Daniel COHEN, Marc CRÉPON, Chantal CUTAJAR, Ai-Thu DANG, Jean DANIEL, Chantal DE LINARES, Alain DEGOIS, Anne-Laure DELATTE, Antoine DELTOUR, Marie DESPLECHIN, Emmanuel DOCKES, Manuel DOMERGUE, Patrick DOUTRELIGNE, Cécile DUFLOT, Antoine DULIN, Guillaume DUVAL, Timothée DUVERGER, Nicolas DUVOUX, Fabien ESCALONA, Anne EYDOUX, Thierry FABRE, Hicham FASSI FIHRI, Christophe FOUREL, Philippe FREMEAUX, Jean GADREY , François GEMENNE, Gaël GIRAUD, Pierre-Noël GIRAUD, Daniel GOLDBERG, Brigitte GOTHIERE, Marie-Aleth GRARD, Robert GUEDIGUIAN, Jean-Claude GUILLEBAUD, Hervé HAMON, Mireille HANNON, Matthieu HELY, Pierre HENRY, Romain HURET, Florence JANY-CATRICE, Laurent JEANNEAU, Jean JOUZEL, Arun KAPIL, Daniel KAPLAN, Yazid KHERFI, Delphine LALU, Aurore LALUCQ, Dany LANG, Catherine LARRERE, Sandra LAUGIER, Guillaume LE BLANC, Arnaud LECHEVALIER, Joël LE COQ, Olivier LEGRAIN, Elliot LEPERS, Nadine LEVRATTO, Philippe LIORET, Alain LIPIETZ, Mehdi LITIM, Hayatte MAAZOUZA, Noël MAMERE, François MANDIL, Charlotte MARCHANDISE, Frédéric MARTEL, Jean-Clément MARTIN, Gustavo MASSIAH, Nicolas MATYJASIK, Dominique MEDA, Philippe MEIRIEU, Pierre MERLE, Matthieu MONTALBAN, El Mouhoub MOUHOUD, Yann MOULIER-BOUTANG, Naïri NAHAPETIAN, Dominique NORA, Gérard NOIRIEL, Christian PAUL, Antoine PEILLON, Camille PEUGNY, Thomas PIKETTY, Jean-François PONSOT, Alexis POULIN, Mathilde POUSSEO, Pascal RICHÉ, Christophe ROBERT, Rachid SANTAKI, Fredéric SAWICKI, Laurence SCIALOM, Véronique SEHIER, Evelyne SERVERIN, Dominique SOPO, Olivier SZULZYNGER, Christiane TAUBIRA, Xavier TIMBEAU, Slimane TIRERA, Aurélie TROUVÉ, Henri TRUBERT, Fabien TRUONG, Patrick VIVERET, Dominique VOYNET, Philippe WATRELOT, Abdallah ZNIBER, Gabriel ZUCMAN.